(Ok, et peut-être rire un peu de vous)

Apprendre avec un formateur qui a le sens de l’humour sera toujours plus agréable que de passer des heures à écouter un formateur trop coincé. Si l’humour a sa place en enseignement, encore faut-il savoir le manier avec tact. Récit et leçons d’un parcours personnel.

Je me souviens de la première session de formation que j’ai donnée. J’étais tellement concentrée à me montrer sérieuse et professionnelle devant cet impressionnant groupe de professeurs d’université que j’en ai oublié de respirer. Je suis certaine que si on avait pris des photos de moi ce jour-là, ma peau aurait eu une jolie teinte bleutée.

Je n’étais pas nerveuse à l’idée d’enseigner le contenu ni intimidée (peut-être un peu) par les participants, non, j’étais stressée parce que toute mon attention allait à réprimer ma personnalité. Vous voyez, je suis une comique et j’ai tendance à avoir envie de faire rire à peu près n’importe qui. Et je ris de mes propres blagues (oui, je suis « une de ces » personnes). Mais durant la session entière, j’ai réprimé toute urgence de plaisanter, ce qui s’est révélé physiquement douloureux.

En repensant à cette session, je grimace. Pas parce que je n’ai pas fait un bon boulot — je sais que j’ai transmis aux participants des connaissances dont ils ont l’intention de se servir. Non, je grimace parce que j’étais à ce point crispée que l’ambiance devait être pire que de se retrouver dans une pièce avec une Kardashian et un chirurgien plastique qui lui refuse une autre injection de Botox. C’est cette prise de conscience qui m’a amenée à intégrer mon sens de l’humour à ces sessions, sous peine d’imploser.

Voici trois manières dont j’intègre maintenant l’humour — de façon appropriée — dans mes cours. Notez : je joue l’équilibriste sur un mince fil, en me rappelant que je ne suis pas… encore… à la barre d’une émission spéciale à HBO… enchaîne Amy Schumer… je m’égare :

  • 1re étape — découpez un trou dans la boîte… oups, désolée, j’allais plonger dans un numéro inapproprié de Saturday Night Life… Revenons à mon sujet : prenez le temps de connaître votre auditoire, de savoir ce qui est bien venu et ce qui ne l’est pas pour votre groupe d’apprenants. Si vous n’aimeriez pas que votre parton vous entende raconter certaines anecdotes, ne les racontez pas.
  • Allez-y avec des anecdotes véridiques déjà testées tirées de vos annales d’enseignement qui soient assez universelles et inoffensives pour que tous puissent les apprécier, et qui puissent tirer un sourire (parfois un vrai, avec des dents) au participant le plus sérieux.
  • Il y aura de ces jours où personne n’aura envie d’écouter, quand peu importe les explications, le message passe tout droit, et que vous vous mettez à enchaîner les faux pas (évidemment, ça n’arrive jamais à personne d’entre nous). Riez-en, laissez la tension se dissoudre et repartez la machine. Il n’est pas une question de vie ou de mort (à moins que vous enseigniez la chirurgie du cerveau, dans ce cas, je vous supplie de ne pas suivre mon conseil). Le rire est acceptable dans presque toutes les situations (à moins que vous travailliez pour des avocats ou une entreprise de pompes funèbres, dans ces cas gardez-vous une petite gêne au risque de vous faire poursuivre ou de brûler vif). Quand rien ne va plus dans un cours, essayez l’autodérision. J’ai découvert que les cours durant lesquels je m’étais moquée de moi-même se sont avérés les plus fructueux et engageants .

Apprendre avec un formateur détendu, souriant et visiblement heureux d’enseigner fait ressortir le meilleur chez les apprenants (qui souvent sont obligés d’être là et dont les pensées risquent à tous moments de dévier vers le travail qu’ils pourraient accomplir au lieu d’assister à ce cours – essayez de ne pas en faire une affaire personnelle). Le temps est limité — assurez-vous de rendre votre cours intéressant pour vos auditeurs; ils se souviendront de vous et de ce que vous aviez à dire! D’un autre côté, je devrais probablement présenter mes excuses à tous ceux qui ont dû assister à l’un de mes cours où je testais le champ de mines des rencontres sur les réseaux sociaux — personne ne mérite ça.

Mylène Allard

Auteure:
Mylène Allard

Gestionnaire de contenu @KnowledgeOne. Gouvernante. Voix de velours. Passionnée de mode. Unir le rythme du rire à l’apprentissage.