Apprendre – Processus continu qui consiste à acquérir de nouvelles connaissances, à modifier celles qu’on possède ou encore à les renforcer; la base de notre lutte incessante pour nous améliorer, la colonne vertébrale de toute activité quotidienne, et ce qui nous a permis de nous télétransporter de la caverne à notre société moderne.

Peu importe le contexte, apprendre est une composante importante de nos vies, et les stratégies qu’a développées jusqu’à nos jours l’être humain pour dompter ce processus ont débouché sur des améliorations significatives. En contrepartie, cette quête a aussi engendré une myriade de fausses idées. Voici notre top 5 des mythes qui perdent tout contact avec la réalité.

 Mythe numéro 1 :  Les styles d’apprentissages

Plus de 70 modèles d’apprentissage différents ont été proposés jusqu’à maintenant. Alors que la plupart ont été créés avec de bonnes intentions et dans l’intérêt supérieur des apprenants, aucune preuve scientifique ne démontre une corrélation entre les styles d’apprentissages et la réussite d’un apprentissage. Même si de nombreuses études ont prétendu avoir mis en lumière l’existence de différents types d’apprenants (tels les auditifs, les visuels ou les kinesthésiques), la méthodologie de ces études ne permet pas de conclure à des résultats crédibles.

Les adeptes des styles d’apprentissages se sont ralliés derrière l’idée qu’on apprend mieux lorsque l’enseignement est personnalisé en fonction de nos préférences d’apprentissage, alors qu’en fait c’est le contenu qui doit dicter l’enseignement. Par exemple, la meilleure façon d’apprendre un poème est de le lire et de le relire; par contre, cette méthode n’est guère applicable si on souhaite apprendre à conduire.

 Mythe numéro 2 : Nous sommes soit « cerveau gauche »
soit « cerveau droit »

Une croyance répandue veut que nous ayons un côté dominant du cerveau qui dicte la façon dont nous apprenons, ou que nous soyons plus ou moins créatif selon le côté de notre cerveau que nous utilisons le plus. Pourtant, les données en imagerie cérébrale n’ont révélé aucune preuve claire qui indique que la force des circuits d’un hémisphère par rapport à l’autre peut être si notable que celui-ci puisse s’avérer dominant chez un individu. De plus, une étude réalisée par le Centre de recherche en apprentissage et en compétences du Royaume-Uni affirme que même lorsque nous accomplissons des tâches simples, les deux hémisphères du cerveau sont impliqués.

 Mythe numéro 3 : Exercer son cerveau avec des jeux de mémoire

Même si vous vous entraînez intensivement à ce type de jeu, vous ne deviendrez pas un génie. Vous deviendrez sans doute meilleur à ce jeu, mais vos fonctions cérébrales ne s’amélioreront pas pour autant. Il faut voir ce mythe comme une mode, comme cette idée qui a beaucoup fait jaser qui voulait que d’écouter Mozart rende votre bébé plus intelligent.

 Mythe numéro 4 :  10, 20, 30 et ainsi de suite

Nous retenons 10 % de ce que nous lisons, 20 % de ce que nous entendons, 30 % de ce que nous voyons, 50 % de ce que nous voyons et entendons; 70 % de ce que nous disons; et 90 % de ce nous faisons et disons… Ne serait-ce pas merveilleux… si c’était le cas?!

Ce mythe prend son origine dans une mauvaise interprétation du cône de l’expérience (ou de l’apprentissage) d’Edgar Dale. Dale s’était servi d’une représentation graphique pour tenter de démontrer les moyens d’intégrer du matériel audiovisuel dans l’expérience d’apprentissage en classe. Bien qu’il eut averti ses lecteurs de ne pas prendre son cône trop au pied de la lettre, l’un d’eux a décidé de se faire remarquer en greffant à cette théorie quelques chiffres sortis de nulle part. Bref, essayer de broder une méthode d’apprentissage autour de ces statistiques est tout simplement futile.

Mythe numéro 5 : Nous utilisons seulement 10 % des capacités de notre cerveau

The sky is the limit comme dirait Shakespeare, et exploiter tout ce potentiel inutilisé devrait améliorer votre intelligence à coup sûr. Si seulement c’était vrai… Barry Gordon, un neurologue comportementaliste et un neuroscientifique cognitiviste, a réfuté cette thèse en expliquant que « nous utilisons toutes les régions de notre cerveau, et que le cerveau (dans son ensemble) est pratiquement toujours actif ». Contrairement au cerveau de Bradley Cooper dans « Sans limites » et à celui de Scarlett Johansson dans « Lucy », l’imagerie par résonnance magnétique a montré que toutes les régions de cet organe sont constamment actives et que, par intermittence, certaines régions peuvent s’activer plus que d’autres.

Doru Lupeanu

Auteur:
Doru Lupeanu

Gestionnaire du marketing @KnowledgeOne. | Stratège. Scénariste. Transylvanien. Fan avide d’animes.