Il nous fascine cet organe complexe et mystérieux. Grâce aux nouveaux appareils d’imagerie médicale, à l’IRM fonctionnelle en particulier, il se dévoile un peu plus depuis quelques années. Voici 5 de ses étonnantes facettes!
1. Malléable à souhait
On a longtemps cru que le cerveau était un organe immuable, statique. On sait maintenant qu’en créant, en défaisant ou en réorganisant des réseaux de neurones, il s’adapte en fonction de nos expériences.
C’est en grande partie ce mécanisme qui nous permet d’apprendre et de mémoriser, et ce, tout au long de notre vie : alors qu’une information prend la forme d’un réseau de neurones, ses connexions peuvent être renforcées après un certain nombre de répétitions. Cette « neuroplasticité » permet aussi au cerveau de récupérer et, dans certains cas, de se restructurer à la suite d’un trouble ou d’une lésion.
2. Se développer en supprimant des connexions
C’est un des mécanismes de la neuroplasticité : lorsqu’une connexion est inefficace ou inutilisée, elle est supprimée. L’accélération de l’influx nerveux provoqué par ce phénomène renforce, en revanche, des connexions subsistantes.
Le cerveau connaît deux épisodes durant lesquelles ses connexions se multiplient de façon massive : une première durant l’enfance et la seconde, au cours de l’adolescence. Ces épisodes sont suivies d’un « grand ménage », où les connexions qui ne servent plus sont éliminées, ce qui évite qu’on soit assailli par un excès de signaux. Bref, pour que le cerveau se développe normalement, la suppression de connexions est aussi importante que la création de connexions.
3. Sens mélangés : la faute aux neurones?
Vous associez depuis toujours et sans le vouloir telle lettre à telle couleur, tel son à telle odeur? Vous pourriez faire partie du 1 % de la population « atteinte » de synesthésie, cette condition neurologique (mais non pathologique) qui fait qu’une personne perçoit une – plus rarement deux – sensation supplémentaire dans une zone du corps autre que celle qui reçoit le stimulus.
Puisque nous avons 5 sens et qu’un minimum de 10 paires de sens sont possibles, cela équivaut à 20 combinaisons de base potentielles. Puisqu’on sait maintenant que les enfants sont synesthètes jusque vers deux ans et que dans son développement le cerveau élimine les connexions superflues, des chercheurs avancent que la synesthésie pourrait provenir de connexions qui auraient dû être détruites tôt dans la vie et qui ont perduré. Les synesthètes auraient une meilleure mémoire, mais seraient un peu moins habiles au niveau moteur.
4. Adolescence : remodelage majeur
À l’adolescence, le cerveau vit un remodelage majeur et rapide tant dans sa structure que son fonctionnement. Ses transmissions nerveuses sont démultipliées, ses connexions se renforcent et il devient globalement plus complexe et performant.
Le cerveau de l’adolescent n’est toutefois développé qu’à 80 %, et ce n’est que vers 25 ans, voire 30 ans, qu’il atteint sa maturité. Le 20 % restant concerne le cortex préfrontal, cette zone associée au contrôle de nos comportements, d’où émanent le raisonnement, le jugement, la planification et la déduction. Très malléable, ce cerveau en mutation réagit avec intensité, est plus prompt à prendre des risques, mais il est aussi doté d’une grande capacité d’apprentissage!
5. Pas de nouveaux neurones à l’âge adulte?
C’est la conclusion d’une récente étude de l’Université de Californie de San Francisco (UCSF). On croyait le contraire depuis les années 1960, notamment parce qu’on avait constaté la naissance de nouveaux neurones (neurogenèse) chez des animaux adultes, dont le rat. Au tournant des années 2000 des travaux rapportaient la présence d’une neurogenèse chez l’humain, et en 2013 un autre estimait que chez l’adulte émergeaient 700 nouveaux neurones par jour.
Il sera donc nécessaire d’examiner à nouveau la question pour avoir l’heure juste.