La métacognition est, comme nous l’avons vu dans un article précédent, cette capacité à prendre un recul réflexif sur ses propres processus cognitifs. Développer cette faculté serait l’une des meilleures façons d’améliorer ses apprentissages. L’OCDE insiste d’ailleurs sur le fait qu’une éducation adaptée au 21e siècle doit accorder une place centrale à l’évaluation des compétences métacognitives dans l’évaluation globale des jeunes apprenants. S’il est en effet souhaitable de commencer à cultiver ces compétences dès la petite école, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. Au contraire! Puisqu’avec sa maturité, son expérience et son besoin marqué d’autonomie, l’apprenant adulte est en bonne posture pour les développer au maximum. Voici quelques pistes en ce sens!

Quelles sont-elles?

Il n’existe pas de liste formelle et exhaustive des compétences métacognitives. Les compétences ci-dessous reviennent toutefois dans les études ayant porté sur le sujet.

Savoir…

  • Comprendre
  • Mémoriser
  • Résoudre un problème
  • Identifier ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas
  • Gérer son temps : évaluer le temps requis pour réaliser une tâche, jauger du temps que l’on peut accorder à l’étude dans son horaire
  • S’autoréguler : contrôler sa performance et ajuster ses stratégies d’apprentissage en conséquence
  • Prendre des notes : repérer les informations importantes, les hiérarchiser et les mettre en forme
  • Demander de l’aide lorsque nécessaire
  • Tirer parti d’un échec
  • Transférer ses stratégies lorsque celles-ci portent fruit

Voir et faire les choses autrement

Le fait d’être introspectif, analytique et habitué à faire des retours sur soi sont des atouts dans cette quête d’optimiser ses compétences métacognitives. Cela dit, il faut aussi être ouvert à voir et faire les choses autrement.

Prendre conscience que…

  • L’apprentissage peut prendre des formes très diverses.
  • L’on peut devenir un meilleur apprenant!
  • La réussite dans une tâche ne relève pas que de ses habiletés, mais aussi des stratégies d’apprentissage que l’on mobilise pour la réaliser. Notre capacité à autoréguler (gérer) ces stratégies compte également.

S’aider en…

  • Se fixant des objectifs d’apprentissage.

→Pour concevoir un objectif d’apprentissage, on doit formuler avec précision ce que l’on veut apprendre ou ce que l’on sera capable d’accomplir à la suite d’une activité ou d’un parcours d’apprentissage. L’objectif d’apprentissage devrait terminer une phrase comme celle-ci :

À la fin de l’activité (ou du programme), je serai en mesure de________________.

Il devrait aussi s’articuler à l’aide d’un verbe d’action. On peut consulter pour se faire la liste de verbes de la taxonomie de Bloom (voir ci-dessous).

  • Entamant une réflexion sur les tâches qu’on tente d’apprendre ainsi qu’en évaluant ses progrès à les accomplir. La tenue d’un journal de bord est une méthode tout indiquée à cet effet.
  • Essayant de nouvelles stratégies d’apprentissage, non seulement pour en trouver de meilleures, mais aussi pour s’aider à prendre un recul, à mieux se connaître comme apprenant et à poser un regard critique constructif sur ses anciennes stratégies d’apprentissage.

Source : traduction et adaptation de la taxonomie de Bloom révisée par Anderson et Krathwohl (1991)
Catherine Meilleur

Auteure:
Catherine Meilleur

Rédactrice de contenu créatif @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative.