Savez-vous ce que désigne le terme « neurosciences » et à quand il remonte? Connaissez-vous les moments importants de l’histoire de cette discipline? Savez-vous que celle-ci compte plusieurs sous-disciplines? Avez-vous une idée de ses avancées des dernières décennies et de son apport au domaine de l’éducation? Testez vos connaissances sur le sujet en répondant aux cinq questions suivantes.

1. Vrai ou faux? Le terme « neurosciences » date des années 1960 et désigne l’étude scientifique du système nerveux, des molécules jusqu’aux fonctions cognitives et comportementales.

RÉPONSE

VRAI

Notons que le système nerveux inclut notre fascinant cerveau. Pour ce qui est de l’histoire du champ disciplinaire, on connaît surtout ses avancées des années 1990, alors que l’avènement de l’imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf) apportait un nouvel éclairage sur le fonctionnement du cerveau, en permettant de visualiser en direct et sans danger sa structure et son fonctionnement.

On peut toutefois faire remonter les origines des neurosciences au 19e siècle. Dans les années 1830, les travaux des scientifiques allemands Matthias Jakob Schleiden et Theodor Schwann donnent une assise à la théorie qui sera le fondement de la biologie, la théorie cellulaire, qui présente la cellule comme étant l’unité structurale et fonctionnelle de tout organisme vivant.

On ne parvient cependant pas à colorer les tissus du cerveau comme on peut le faire pour les autres tissus du corps, ce qui empêche les scientifiques de vérifier s’il répond lui aussi à la théorie cellulaire. C’est au médecin italien Camillo Golgi que l’on doit de découvrir en 1873, de façon inopinée, comment colorer les neurones et leur prolongement arboré permettant ainsi de les observer au microscope.

La technique du médecin italien est cependant difficile à réaliser et c’est le neuroanatomiste et histologiste espagnol Santiago Ramon y Cajal qui réussit à la standardiser quelques années plus tard, ce qui lui permet de produire à partir de ses observations des milliers de dessins donnant pour la première fois une idée du fonctionnement du cerveau.

Pour en savoir plus : 5 jalons dans l’histoire des neurosciences

2. Laquelle des affirmations suivantes concernant les progrès des neurosciences dans les dernières décennies est incorrecte?

A) On a confirmé que le cerveau possède la capacité d’évoluer et de s’adapter tout au long de la vie.

B) On a levé le voile sur certains des principaux mécanismes et facteurs à l’œuvre dans l’apprentissage.

C) On comprend mieux la nature de certains problèmes d’ordre neurologique, principalement la dyslexie, la dyscalculie et la démence.

D) On a confirmé que les neurones sont les seules cellules qui ont une importance majeure dans le fonctionnement du cerveau.

RÉPONSE

D.

Depuis le début des années 2000, avec les microscopes sophistiqués développés pour la biologie moléculaire, les scientifiques peuvent voir à l’œuvre les cellules gliales (ou la glie) qui environnent les neurones. Pour 85 millions de neurones, notre cerveau compte 100 millions de cellules gliales, et les chercheurs ont pu constater qu’elles ont un rôle beaucoup plus important qu’on le croyait. Réparties en trois groupes, elles peuvent soit fabriquer la myéline, cette gaine qui protège les neurones, soit défendre les fonctions immunitaires du système nerveux ou encore travailler au support, à la nutrition et à la protection des neurones.

Ce nouveau champ d’exploration incite d’ailleurs certains neuroscientifiques à prévoir qu’une nouvelle conception du cerveau, moins centrée sur les neurones et faisant une plus grande place à leurs cellules voisines, pourrait bientôt voir le jour.

Pour en savoir plus : 5 jalons dans l’histoire des neurosciences

3. Le champ des neurosciences fait appel à un vaste éventail de disciplines allant de la biologie à la chimie en passant par les mathématiques et l’informatique. Sélectionnez le bon terme pour compléter les affirmations concernant ses principales branches ou sous-disciplines.

Termes : cliniques, neuropsychologiques, moléculaires, mathématiques

A) Les neurosciences « ________ et cellulaires » étudient les mécanismes biologiques du système nerveux à leur plus petite échelle, soit celle des molécules et des cellules (neurones, cellules gliales, neurotransmetteurs, etc.).

B) Les neurosciences « cognitives » recourent aux tests ________, aux tâches cognitives et à la psychophysique, mais aussi aux techniques d’imagerie cérébrales les plus sophistiquées pour tenter de percer les mystères des fonctions mentales supérieures (perception, mémoire, langage, etc.).

C) Les neurosciences « médicales », aussi dites «________ », s’intéressent au fonctionnement normal du système nerveux ainsi qu’à ses troubles (traumatismes, démence, Parkinson, maladies mentales, etc.) afin de mieux les traiter et les prévenir.

D) Les neurosciences « computationnelles » analysent des données biologiques et cliniques sur le système nerveux à l’aide de techniques provenant des ________, de la physique et de l’informatique.

RÉPONSE

Les affirmations correctes complètes sont les suivantes :

A) Les neurosciences « moléculaires et cellulaires » étudient les mécanismes biologiques du système nerveux à leur plus petite échelle, soit celle des molécules et des cellules (neurones, cellules gliales, neurotransmetteurs, etc.).

B) Les neurosciences « cognitives » recourent aux tests neuropsychologiques, aux tâches cognitives et à la psychophysique, mais aussi aux techniques d’imagerie cérébrales les plus sophistiquées pour tenter de percer les mystères des fonctions mentales supérieures (perception, mémoire, langage, etc.).

C) Les neurosciences « médicales », aussi dites « cliniques », s’intéressent au fonctionnement normal du système nerveux ainsi qu’à ses troubles (traumatismes, démence, Parkinson, maladies mentales, etc.) afin de mieux les traiter et les prévenir.

D) Les neurosciences « computationnelles » analysent des données biologiques et cliniques sur le système nerveux à l’aide de techniques provenant des mathématiques, de la physique et de l’informatique.

Pour en savoir plus : 4 branches des neurosciences

4. Vrai ou faux? Dans le monde de l’éducation, l’objectif des neurosciences, que l’on peut qualifier de sciences « dures », est de remplacer les approches basées sur les théories de l’apprentissage — constructivisme, cognitivisme et cie — qui ont fait école, mais qui relèvent des sciences dites « molles ».

RÉPONSE

FAUX

Bâtir des ponts entre les sciences cognitives en général — dont font partie les neurosciences — et le milieu de l’éducation semble aussi primordial pour les neurochercheurs. Rappelant que ces sciences sont récentes, en pleine évolution et qu’elles restent à stabiliser, le neuroscientifique Stanislas Dehaene soutient qu’« il est nécessaire d’établir un dialogue permanent pour vérifier et valider dans les classes ce que les sciences cognitives peuvent dire d’un point de vue très général sur l’organisation du cerveau ».

Il n’est donc pas question de rejeter des approches basées sur les théories de l’apprentissage — constructivisme, cognitivisme et cie — qui ont fait école… et fait l’école! L’objectif est plutôt de mettre à profit l’éclairage unique qu’offrent les neurosciences pour déterminer les approches pédagogiques les plus efficaces selon des données probantes. Il est, par ailleurs, fréquent que les neurosciences parviennent aux mêmes constats que d’autres méthodes de recherche, ce qui renforce leur valeur scientifique et donc la crédibilité même des sciences de l’éducation.

Pour en savoir plus : L’éducation à travers le prisme des neurosciences

5. Parmi les apports suivants au domaine de l’éducation, lesquels peuvent être attribués du moins en partie aux neurosciences?

A) Dévoiler certaines particularités cérébrales qui affectent l’apprentissage et qui ne se perçoivent pas autrement qu’en étudiant le cerveau.

B) Développer des approches de remédiation basées sur les mécanismes cérébraux responsables des problèmes d’apprentissage.

C) Mieux comprendre la mémoire et ses liens avec le bagage de connaissances et les fonctions exécutives.

D) Faciliter la personnalisation de l’apprentissage.

RÉPONSE

TOUTES CES RÉPONSES

Saviez-vous que les neurosciences participent aussi, entre autres, à combattre les neuromythes, ces croyances erronées sur le fonctionnement du cerveau particulièrement répandues dans le monde de l’éducation (styles d’apprentissage, cerveau gauche ou droit, etc.)?

Pour en savoir plus : 10 apports des neurosciences à l’éducation

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Catherine Meilleur

Auteure:
Catherine Meilleur

Stratège en communication et Rédactrice en chef @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative

Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.