Avez-vous une idée de ce qu’est la métacognition? Sauriez-vous décrire ce qu’elle rend possible? Comment elle se développe et qui peut la développer? Connaissez-vous son importance dans l’apprentissage? Testez vos connaissances en répondant aux cinq questions suivantes.

1. Vrai ou faux? En se basant sur son étymologie, on peut résumer la métacognition par la faculté d’aller « au-delà de » l’« acte d’apprendre ».

RÉPONSE

VRAI

On peut en effet résumer la métacognition par la faculté d’aller « au-delà de » (méta) l’« acte d’apprendre » (cognition).

Quelque 500 ans avant notre ère, de grands penseurs jonglaient déjà avec cette notion de métacognition : on la retrouve dans la devise « Connais-toi toi-même » que Socrate a faite sienne, de même que dans cet extrait des entretiens de Confucius : « Veux-tu que je t’enseigne le moyen d’arriver à la connaissance? Ce qu’on sait, savoir qu’on le sait; ce qu’on ne sait pas, savoir qu’on ne le sait pas : c’est savoir véritablement. »

C’est toutefois le psychologue américain John H. Flavell qui, dans ses travaux des années 1970, a été le premier à nommer la notion de métacognition et à énoncer ses fondements théoriques, d’ailleurs toujours considérés de nos jours. Pour Flavell, la métacognition « se réfère aux connaissances du sujet sur ses propres processus et produits cognitifs. Elle renvoie aussi au contrôle actif, à la régulation et à l’orchestration de ces processus » (Flavell cité par Doly, 1997). Plusieurs autres universitaires ont après lui exploré la notion et apporté leur pierre à l’édifice de sa compréhension et de ses possibilités.

Pour en savoir plus :

2. Laquelle des affirmations suivantes sur la métacognition est incorrecte?

A) On l’associe parfois à l’idée d’« apprendre à apprendre », mais il est plus juste de la résumer par un ensemble de « cognitions sur nos cognitions » ou par la « connaissance de nos propres processus cognitifs ».

B) Cette faculté nous permet d’identifier nos erreurs, nos réussites et de comprendre leur origine.

C) Elle se développe dans l’enfance et on ne peut réellement l’améliorer à l’âge adulte.

D) On la mobilise dès qu’on tente d’apprendre quelque chose de nouveau qui va au-delà du simple automatisme; autrement dit, dans toute tâche qui requiert une planification ou un retour sur soi.

RÉPONSE

C.

La métacognition se développe dès l’enfance, mais on peut l’améliorer tout au long de notre vie.

Il faut aussi savoir qu’elle peut porter sur des tâches abstraites comme concrètes (dites « manuelles »). Dans ce dernier cas, pour faire image, on donne souvent l’exemple de l’assemblage d’un meuble en kit, une tâche qui exige qu’on réactive nos connaissances et compétences en montage de meubles et qu’on la planifie, dans une certaine mesure, pour pouvoir la mener à bien (atteindre un but).

En développant nos compétences métacognitives, on peut espérer améliorer la qualité de nos apprentissages de même que notre autonomie comme apprenant, deux atouts de taille pour réussir en autoformation et en apprentissage en ligne.

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3. Les éléments suivants sont tous des composantes de la métacognition, sauf une. Lequel?

A) Les neurones métacognitifs

B) Les connaissances métacognitives

C) Les stratégies métacognitives

D) Les expériences métacognitives

RÉPONSE

A.

Bien que nos neurones — cellules de base du système nerveux et du cerveau — soient évidemment impliqués dans la métacognition comme dans tout processus cérébral, notre cerveau ne possède pas de neurones « métacognitifs »…

Les principales définitions généralistes de la notion de métacognition lui attribuent les trois composantes que sont les connaissances, les stratégies et les expériences métacognitives.

Les connaissances métacognitives comprennent des faits, mais aussi des croyances et des souvenirs. Elles ne sont pas forcément exactes et peuvent être incomplètes. Les connaissances métacognitives, si elles ont le potentiel de nous aider à atteindre un objectif, peuvent donc aussi au contraire lui faire obstacle.

Aussi appelées « compétences » ou « habiletés » métacognitives, les stratégies métacognitives sont de deux ordres et s’effectuent consciemment. On parle, en premier lieu, de suivi ou de « monitoring » métacognitifs et, en second lieu, de contrôle ou de « régulation » métacognitifs.

Enfin, les expériences métacognitives sont le « produit du processus de monitoring de la cognition » (Büchel, 2013a; Efklides, 2001). Elles sont rendues possibles par l’arrimage des connaissances et des stratégies métacognitives en vue d’atteindre un objectif. Les émotions et la motivation ont un rôle considérable à jouer sur la façon dont on vit nos expériences métacognitives.

Pour en savoir plus : Les 3 composantes de la métacognition

4. Lesquelles des affirmations suivantes concernant les compétences métacognitives sont exactes? Plusieurs choix de réponses sont possibles.

A) Pour l’OCDE, une éducation adaptée au 21esiècle doit accorder une place centrale à l’évaluation des compétences métacognitives dans l’évaluation globale des jeunes apprenants.

B) Avec sa maturité, son expérience et son besoin marqué d’autonomie, l’apprenant adulte est en bonne posture pour développer ses compétences métacognitives au maximum.

C) Savoir identifier ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas, demander de l’aide lorsque nécessaire et tirer parti d’un échec sont des exemples de compétences métacognitives.

D) Voir et faire les choses autrement, comme prendre conscience que l’on peut devenir un meilleur apprenant, ou encore s’aider en se fixant des objectifs sont des exemples de compétences métacognitives.

RÉPONSE

A., B., C. et D.

L’OCDE insiste en effet sur le fait qu’une éducation adaptée au 21e siècle doit accorder une place centrale à l’évaluation des compétences métacognitives dans l’évaluation globale des jeunes apprenants. S’il est en effet souhaitable de commencer à cultiver ces compétences dès la petite école, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. Au contraire! Puisqu’avec sa maturité, son expérience et son besoin marqué d’autonomie, l’apprenant adulte est en bonne posture pour les développer au maximum. Par ailleurs, bien qu’il n’existe pas de liste formelle et exhaustive des compétences métacognitives, certaines compétences reviennent dans les études ayant porté sur le sujet, dont celles décrites aux points C et D.

Pour en savoir plus : 

5. Sélectionnez le bon terme pour compléter les affirmations concernant la métacognition.

Termes : les stratégies métacognitives, son efficacité, la métacognition, un contrôle métacognitif

Dans l’apprentissage autorégulé, c’est ________ qui orchestre de façon dynamique les autres composantes fondamentales de l’apprentissage que sont la cognition, la motivation et la volition. La métacognition est un processus de réflexion sur notre façon de penser et d’apprendre qui comprend trois composantes, dont ________. Celles-ci impliquent en premier lieu un « monitoring » (suivi) métacognitif, soit un processus d’auto-observation qui consiste à surveiller et à évaluer nos stratégies cognitives pour voir si elles sont en voie de nous permettre d’atteindre notre but; en second lieu, ________, qui consiste à passer à l’action en fonction des observations faites, en modifiant au besoin ses stratégies. Pour aiguiser ses capacités à s’auto-observer et mieux identifier des habitudes contre-productives, l’apprenant a intérêt à prendre des notes sur les facteurs susceptibles d’affecter ________ et sur lesquels il peut intervenir (le lieu d’étude, le moment de la journée, le temps investi, etc.).

RÉPONSE

Les affirmations correctes complètes sont les suivantes :

Dans l’apprentissage autorégulé, c’est la métacognition qui orchestre de façon dynamique les autres composantes fondamentales de l’apprentissage que sont la cognition, la motivation et la volition. La métacognition est un processus de réflexion sur notre façon de penser et d’apprendre qui comprend trois composantes, dont les stratégies métacognitives. Celles-ci impliquent en premier lieu un « monitoring » (suivi) métacognitif, soit un processus d’auto-observation qui consiste à surveiller et à évaluer nos stratégies cognitives pour voir si elles sont en voie de nous permettre d’atteindre notre but; en second lieu, un contrôle métacognitif, qui consiste à passer à l’action en fonction des observations faites, en modifiant au besoin ses stratégies. Pour aiguiser ses capacités à s’auto-observer et mieux identifier des habitudes contre-productives, l’apprenant a intérêt à prendre des notes sur les facteurs susceptibles d’affecter son efficacité et sur lesquels il peut intervenir (le lieu d’étude, le moment de la journée, le temps investi, etc.).

Pour en savoir plus : 3 conseils pour autoréguler ses apprentissages

Catherine Meilleur

Auteure:
Catherine Meilleur

Stratège en communication et Rédactrice en chef @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative

Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.