S’il existe plusieurs méthodes d’enseignement valables, les dernières découvertes en neurosciences ont permis d’identifier 4 facteurs nécessaires à un apprentissage réussi. Conciliables avec la liberté et l’expérimentation qui restent importantes en pédagogie, ces principes directeurs peuvent être intégrés à des approches diverses.

1. L’attention

C’est la porte d’entrée de tout apprentissage et un facteur déterminant dans la réussite des études. Pour l’ouvrir, il faut non seulement capter l’intérêt de l’apprenant, mais lui indiquer aussi quand et à quoi il doit être attentif tout en considérant les limites de cette capacité d’attention. Notons que l’idée d’aptitudes « multitâches » est un mythe… Le cerveau est conçu pour hiérarchiser l’information et se concentrer à l’exécution d’une tâche à la fois, en inhibant les distractions et comportements indésirables et en automatisant la seconde demande en importance. Lui soumettre une double tâche est donc contreproductif. Bonne nouvelle : l’attention est une faculté qu’on peut travailler à améliorer!

2. L’engagement actif

Plus un apprentissage suscite la curiosité de l’apprenant, plus sa mémoire serait disposée à le retenir. Les « devinettes » ou les questions portant sur des connaissances que l’apprenant possède seraient tout indiquées à cet effet. Réfléchir, chercher à comprendre et formuler des prédictions contribueraient aussi à une meilleure rétention de l’apprentissage. Le degré de difficulté de l’épreuve soumise à l’apprenant est très important : elle ne doit être ni trop facile ni trop difficile, mais tout de même comporter un certain défi, autrement dit un degré de difficulté suffisant pour que l’apprenant se montre plus attentif ou qu’il fournisse un effort cognitif supplémentaire. À cet ensemble de conditions favorisant un engagement actif, ajoutons le test, cet exercice qui permet à l’apprenant d’identifier ce qu’il ne maîtrise pas encore. La formule gagnante alterne étude et mise à l’épreuve, plus précisément : 4 séances d’apprentissage suivies chacune d’un test.

3. Le retour d’information

L’adage voulant qu’on apprenne de ses erreurs n’est pas un mythe! C’est le droit à l’erreur qui est ici à l’honneur. Parce que, bien que nécessaire, l’engagement actif ne suffit pas. Pour « encoder » un apprentissage, le cerveau a besoin de rétroactions sur ses prédictions, plus précisément d’un signal d’erreur. Ce signal peut provenir de l’extérieur — soit d’une correction du formateur ou du logiciel d’évaluation — ou de l’apprenant lui-même. Dans ce dernier cas, l’apprenant constate qu’il y a un décalage entre sa prédiction et son observation. Pour déclencher l’apprentissage, il faut que ce signal d’erreur entraîne chez l’apprenant un sentiment de surprise. La formation en ligne offre à cet effet de multiples possibilités. Autre point important : les corrections ne doivent pas s’apparenter à des sanctions. Même si la rétroaction négative — qui consiste à mentionner au sujet qu’il a commis une erreur — s’avère efficace chez l’adulte, l’apprenant doit sentir qu’on le corrige avec bienveillance; autrement, le stress et le sentiment d’impuissance pourraient contrecarrer son apprentissage.

4. La consolidation

C’est l’étape où les connaissances acquises sont intégrées. Un peu comme la mémoire vive d’un ordinateur, le traitement conscient et explicite nécessaire en amont d’un apprentissage prend de l’espace dans le cerveau. Pour optimiser ce traitement, l’enseignement doit être reçu à doses raisonnables sur plusieurs périodes relativement courtes. Afin de procéder à un traitement approfondi, le cerveau doit libérer de l’espace en automatisant l’apprentissage précédent. Par exemple : avant de traiter une équation, il doit en automatiser la formule. L’autre condition essentielle à la consolidation des connaissances c’est… de dormir! En effet, c’est durant le sommeil que l’hippocampe, cette structure clé de la mémoire, est le plus actif. Bien que son rôle reste en partie à éclaircir, on sait qu’il rejoue les informations de la journée pour les transférer ensuite au cortex où elles sont mémorisées à long terme. On croit que l’hippocampe pourrait déterminer quelles informations sont à consolider. Ainsi, si l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, encore faut-il qu’ils ne se soient pas couchés trop tard!

Facteurs extras, essentiels

N’oublions pas que d’autres facteurs ont été identifiés comme ayant un impact significatif sur l’apprentissage, dont un environnement physique et relationnel propice à l’apprentissage, de même qu’une saine alimentation et de l’activité physique régulière.

Catherine Meilleur

Auteure:
Catherine Meilleur

Rédactrice de contenu créatif @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative.