Savez-vous ce qui distingue physiologiquement un stress positif d’un stress négatif? Connaissez-vous les caractéristiques qui peuvent transformer une situation en source de stress? Sauriez-vous dire si votre corps sait différencier un stress absolu d’un stress relatif? Connaissez-vous les effets démontrés et parfois surprenants du stress sur la mémoire et l’apprentissage? Testez vos connaissances en répondant aux cinq questions suivantes.

1. Vrai ou faux? Il existe un stress dit « positif » dont les mécanismes physiologiques en action diffèrent de ceux du stress dit « négatif ».

RÉPONSE

FAUX

Certains font en effet la distinction entre un stress négatif et un stress positif, en qualifiant ce dernier d’« eustress » et en l’associant à un stress de courte durée qui donne l’énergie et l’élan nécessaire pour relever un défi, augmenter sa performance, stimuler à créer, etc. Toutefois, que l’on parle de stress ou d’eustress, les mécanismes physiologiques en action sont les mêmes.

Pour en savoir plus : Stress et mémoire

2. Une situation peut déclencher un stress si elle présente une ou plusieurs caractéristiques précises. Quelles sont-elles?
A) la diminution du sens de contrôle
B) l’imprévisibilité
C) la nouveauté
D) la menace à l’égo

RÉPONSE

TOUTES CES RÉPONSES

Le stress est provoqué par une situation qui présente une ou plusieurs des quatre caractéristiques suivantes : la diminution du sens de Contrôle, l’Imprévisibilité, la Nouveauté ou la menace à l’Égo; le tout désigné par l’acronyme C.I.N.É. (Sonia Lupien, Ph. D., et le Centre d’études sur le stress humain (CESH)). Certaines sources de stress nous touchent tous invariablement (subir une catastrophe naturelle, par exemple), alors que d’autres sont subjectives et affectent chaque individu à des degrés variables (passer un examen, par exemple).

Sentir son cœur qui débat, transpirer, avoir les mains moites, devenir hypervigilant et prêt à réagir, ce sont là quelques-unes des manifestations du stress qui nous préparent à « sauver notre peau »; des signes qui résultent de la production et de la libération d’adrénaline et de cortisol, hormones dites « du stress ». Ces hormones transmettent leur message aux cellules de différentes parties de l’organisme, y compris du cerveau.

Pour en savoir plus : Stress et mémoire

3. Vrai ou faux? Contrairement aux animaux, notre corps sait faire la différence entre un « stress absolu » (qui menace réellement notre vie) et un « stress relatif ».

RÉPONSE

FAUX

Rappelons que la réaction de stress est un mécanisme de survie qui vise à mobiliser l’énergie nécessaire pour combattre ou fuir un danger dès que nous percevons que notre intégrité physique ou psychologique est menacée.

Comme l’explique la spécialiste du stress Sonia Lupien dans un de ses articles, notre corps ne fait pas la différence entre un « stress absolu », qui menace réellement notre vie, et un « stress relatif ». Dans ce dernier cas, le stress survient lorsque l’on se trouve dans une situation comportant l’une ou plusieurs de ces caractéristiques : contrôle faible, imprévisibilité, nouveauté et menace pour notre égo.

Ainsi, devant un stress relatif « vous produisez une réponse de stress similaire à celle que vous produisez devant un stress absolu, c’est-à-dire que vous sécrétez des hormones de stress qui vont par la suite accéder à votre cerveau et modifier la manière dont vous interprétez la situation », précise Mme Lupien.

Pour en savoir plus : Composer avec l’incertitude en 3 étapes

4. Laquelle des affirmations suivantes est incorrecte?
A) Les hormones de stress s’acheminent vers le cerveau et ont une préférence marquée pour certaines régions impliquées dans l’apprentissage, la mémoire et la régulation des émotions.
B) Les zones cérébrales où logent le plus de récepteurs d’hormones du stress sont l’hippocampe, l’amygdale et le cortex préfrontal, trois régions interconnectées impliquées dans le développement de nouvelles mémoires.
C) L’un des effets du cortisol (hormone de stress) est d’aiguiser notre acuité à mémoriser les informations qui, en situation de stress, sont utiles à notre survie, afin que nous soyons avertis et mieux outillés advenant une expérience similaire.
D) Notre capacité à apprendre et à mémoriser de nouvelles informations est moindre lorsque nous sécrétons trop d’hormones de stress, et optimale lorsque notre sécrétion d’hormones de stress est sous le seuil de la normale.

RÉPONSE

D

Après avoir mené des études sur le sujet, le Centre d’études sur le stress humain a démontré que notre capacité à apprendre et à mémoriser de nouvelles informations est moindre lorsque nous sécrétons trop d’hormones de stress, mais aussi trop peu. Des résultats qui indiquent que les hormones du stress — et plus précisément un taux « normal » d’hormones du stress ­— seraient essentielles au bon fonctionnement de la mémoire.

Pour en savoir plus : Stress et mémoire

5. Tous les phénomènes suivants ont été démontrés par des études, sauf un. Lequel?
A) Un enseignant stressé peut transmettre son stress à ses étudiants par un effet de « contagion ».
B) Le stress chronique procure aux étudiants à haut potentiel des performances cognitives accrues.
C) La pratique régulière d’exercice physique a des bienfaits sur les niveaux de stress et les résultats scolaires des étudiants universitaires.
D) Les étudiants qui ont un sentiment d’auto-efficacité élevé ont une meilleure gestion du stress.

RÉPONSE

B

Nous devons tous tenter de tenir le stress chronique à distance. Dans notre quotidien effréné, l’obligation de résultat qui pèse sur nous est moins propice à l’état de flow qu’au stress et à l’anxiété, deux états qui, s’ils deviennent chroniques, peuvent sérieusement entraver nos élans. « Face à un élément stressant, le corps produit des hormones de stress qui servent à combattre ou à fuir. Ces hormones s’acheminent vers le cerveau et ont une préférence marquée pour certaines régions impliquées dans l’apprentissage, la mémoire et la régulation des émotions », explique Sonia Lupien, neuroscientifique et directrice du Centre d’études sur le stress humain. Et lorsqu’un événement perturbateur survient, toute l’attention d’un individu est captée par celui-ci, rapportent Lupien et sa collègue Françoise Maheu dans leur étude de 2003. Des recherches chez l’animal ont d’ailleurs démontré que le stress et l’anxiété peuvent complètement bloquer le processus d’apprentissage.

D’autres chercheurs ont pour leur part remarqué dans leur étude une corrélation entre un niveau élevé de cortisol et un fonctionnement altéré de la mémoire et de la perception visuelle allant de pair avec des changements au niveau microstructurel dans le cerveau ainsi qu’un plus faible volume cérébral, en particulier chez les femmes (Echouffo-Tcheugui et al., 2018). Mentionnons enfin que les auteurs d’une étude longitudinale menée auprès de quelque 500 personnes âgées ont observé un lien entre le stress chronique et un risque accru de subir un déclin cognitif léger de type amnésique, un déclin cognitif — potentiellement réversible — qui se caractérise entre autres par une perte de mémoire et qui représente un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer (Katz et al., 2016).

Comme antidote au stress quotidien, Mme Lupien recommande notamment de prendre aussi souvent que nécessaire des micro-pauses cognitives, par exemple en allant marcher, le temps de retrouver son calme… signe que les hormones de stress auront diminué.

Pour en savoir plus :

Catherine Meilleur

Auteure:
Catherine Meilleur

Stratège en communication et Rédactrice en chef @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative

Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.