Bien que nous arrivions souvent à faire comme si elle n’existait pas, l’incertitude fait partie intégrante de nos vies. Avec la crise collective que nous vivons en ce moment, celle-ci nous saute aux yeux et aux tripes, et dans le milieu de l’éducation c’est vrai pour les apprenants comme pour les enseignants. Elle nous atteint à des degrés divers, selon notre situation, notre personnalité et nos expériences passées. La bonne nouvelle c’est que nous pouvons apprendre à composer avec elle. Voici comment.

  1. Respirer par le nez!

Prendre une pause lorsqu’on se sent déstabilisé est un excellent réflexe à développer. Comme l’explique la spécialiste du stress Sonia Lupien dans un de ses articles, notre corps ne fait pas la différence entre un « stress absolu », qui menace réellement notre vie, et un « stress relatif ». Dans ce dernier cas, le stress survient lorsqu’on se trouve dans une situation comportant l’une ou plusieurs de ces caractéristiques : contrôle faible, imprévisibilité, nouveauté et menace pour notre égo.

Ainsi, devant un stress relatif « vous produisez une réponse de stress similaire à celle que vous produisez devant un stress absolu, c’est-à-dire que vous sécrétez des hormones de stress qui vont par la suite accéder à votre cerveau et modifier la manière dont vous interprétez la situation », précise Lupien. Pour avoir les idées claires à nouveau, il faut prendre un peu de recul, le temps de retrouver son calme… signe que les hormones de stress auront diminué.

  1. Reconnaître l’incertitude et l’accepter

Reconnaître qu’on vit de l’incertitude et que c’est inconfortable est une première étape dans l’acceptation de la situation, et éventuellement dans une prise de contrôle sur celle-ci. Mettre par écrit ce qu’on ressent et pour quelles raisons peut aider à regarder la situation en face et de démêler lesquelles de nos inquiétudes méritent le plus notre attention. Pour que l’exercice soit réellement efficace, il est important de ne pas minimiser son malaise, puisqu’on ne peut évidemment pas régler un problème que l’on ignore. La pensée positive à tout prix n’a donc pas sa place ici.

  1. Faire des choix et agir

Une fois qu’on a reconnu et accepté que la situation ne soit pas idéale, qu’elle nous déstabilise pour les raisons XYZ, on est en meilleure posture pour voir si certains choix peuvent être faits, si certaines actions peuvent être entreprises et, si oui, comment. À cette étape, il importe que nos décisions soient en accord avec nos valeurs et nos capacités, sinon l’incertitude risque de reprendre son emprise sur nous, avec encore plus de mordant, puisque notre confiance en nos moyens aura été affectée.

Il faut voir si une aide extérieure peut nous être bénéfique et la solliciter le cas échéant. Rappelons que l’être humain se distingue particulièrement par sa capacité d’adaptation, que certains considèrent comme sa véritable intelligence.

Plan de match en main, il ne reste plus qu’à passer l’action en posant un geste à la fois. C’est ainsi qu’on peut réaliser qu’il est possible de composer avec l’incertitude, et comme presque tout dans la vie, cela s’apprend.

L’incertitude apporte son lot de désagréments bien réels. Néanmoins, elle peut s’avérer une occasion en or pour apprendre à se connaître davantage, se découvrir des forces insoupçonnées, faire preuve de créativité et tisser des relations nouvelles et fructueuses!

Catherine Meilleur

Auteure:
Catherine Meilleur

Rédactrice de contenu créatif @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative.

Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.