Dans l’univers de la formation, le préfixe « micro », pour « très petit », a la cote. Vous avez peut-être entendu parler de micromodules, de microcrédits ou encore de microdiplômes. Qui dit plus court, dit en général plus flexible, plus attrayant, moins chronophage, plus économique… Ainsi des concepts mettant le « micro » à l’honneur émergent pour mieux répondre aux nouvelles réalités, dont la nécessité de l’apprentissage en continu. Mais dans ce foisonnement aux contours parfois flou, il peut être difficile de s’y retrouver. Savez-vous précisément en quoi consiste le microapprentissage? Êtes-vous familier avec le concept de microcertifications? Les badges, ça vous dit quelque chose? Testez vos connaissances et voyez-y plus clair en répondant aux cinq questions suivantes.

1. Vrai ou faux? Le microapprentissage consiste simplement à découper une formation en ligne en plusieurs courts modules.

RÉPONSE

FAUX

Cette réponse est réductrice. Le microapprentissage est un mode d’apprentissage en ligne qui fragmente le savoir en « petites bouchées ». Il est basé sur de courtes séances informatives — en général de quelques secondes à 15 minutes, mais le plus souvent de 2 à 7 minutes — qui portent sur un sujet précis et visent un but déterminé. Une séance de microapprentissage peut prendre diverses formes : courtes vidéos démonstratives, questionnaire à choix multiples envoyé par texto, un rappel d’une notion envoyé par courriel. C’est un type d’apprentissage qui va droit au but et qui mise sur la répétition et la participation.

Le microapprentissage peut se présenter sous forme d’unités indépendantes ou de séries d’unités interreliées sur le fond ou sur la forme, qui peuvent être complémentaires ou non à une formation longue. Il est particulièrement indiqué pour apporter une réponse précise à un besoin immédiat de l’apprenant, trouver une solution à un problème donné, mettre à jour certaines connaissances, approfondir un aspect, intégrer un changement ou encore s’exercer à une pratique.

Pour en savoir plus :

2. Laquelle des affirmations suivantes sur le microapprentissage est incorrecte?
A) Il convient à tous les apprentissages.
B) Pour les besoins d’un apprentissage mixte, il se combine bien à la formation en face à face, tout comme il peut être intégré à diverses autres solutions telles que la ludification, le jeu sérieux ou l’apprentissage personnalisé.
C) Parmi ses avantages, on note qu’il peut s’avérer particulièrement flexible, engageant et rentable.
D) Il comporte quelques inconvénients, dont ceux d’être limitatif sur les plans de la profondeur, des interactions et de l’évaluation.

 

RÉPONSE

A.

Le microapprentissage ne convient pas pour tous les apprentissages. S’il peut traiter de sujets très diversifiés, il arrive qu’il ne représente pas la solution optimale. C’est le cas notamment pour des formations très complexes ou dont il apparaît clairement qu’elles seront mieux servies par une seule et plus longue unité d’apprentissage.

Pour en savoir plus :

3. Il n’existe pas de définition exhaustive ou universelle en ce qui concerne les microcertifications, mais récemment, des progrès importants ont été réalisés pour convenir d’un consensus de définition et d’une convergence conceptuelle, et ce, tant au niveau mondial qu’au Canada. Quels critères parmi les suivants rallient les intervenants pour circonscrire les microcertifications?

Elles sont…
A) définies par l’accent mis sur des aptitudes et des compétences précises.
B) attribuées sur la base d’une évaluation.
C) pertinentes pour l’employeur ou l’emploi.
D) flexibles en ce qui a trait à leur lien avec d’autres formes d’accréditation.
E) des cours d’accréditation de courte durée.

 

RÉPONSE

Toutes ces réponses

Les microcertifications sont des formations et certifications ciblées de courte durée. Il n’y a pas de consensus en ce qui concerne la durée optimale que devrait avoir une formation menant à une telle certification. On s’entend toutefois sur le fait qu’elle correspond à des unités d’apprentissage plus courtes et plus spécialisées que celles d’un cours de trois mois ou de trois crédits de 36 heures. Les microcertifications sont offertes par différents types de prestataires, publics et privés, tels que des organismes d’enseignement et de formation professionnelle, des entreprises, des ONG, des organismes industriels, etc. Toutefois, elles commencent à se tailler une place dans le système d’éducation postsecondaire, y compris universitaire. La croissance et la diversification de l’apprentissage en ligne, les nouveaux besoins de formation des travailleurs et des employeurs qui ont émergé durant la pandémie ainsi que les mutations profondes que connaît le marché du travail sont autant de facteurs qui accélèrent le mouvement en faveur de l’intégration des microcertifications dans l’enseignement supérieur.

Une précision importante concernant la terminologie s’impose ici. Au Canada, l’Ontario se démarque dans le développement des microcertifications, alors qu’eCampusOntario s’est associé avec plus de la moitié des collèges et universités de la province pour lancer, de 2019 à 2021, 36 projets pilotes de « microtitres de compétences » afin de mettre à l’essai leur référentiel Principes et cadre de microcertification. eCampusOntario a opté pour le terme « microtitre de compétences » plutôt que « microcertification ». Le premier terme est en effet plus parlant que le second pour nommer ce concept dont l’accent est mis sur l’acquisition et la reconnaissance de compétences et d’aptitudes précises. Leur rapport de recherche sur leurs projets pilotes souligne que « cet accent est essentiel, car il soutient l’une des principales valeurs ajoutées offertes par les microtitres de compétences, à savoir qu’ils permettent un perfectionnement des compétences et une formation plus efficaces et ciblés des apprenants, ainsi que des processus de recrutement et d’embauche plus efficaces pour les employeurs ».

De son côté, le projet de recherche Donner un sens aux microcertifications mené par des chercheurs du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) a entre autres permis de réaliser que seulement un Canadien sur quatre avait déjà entendu le terme « microtitre de compétences », et que très peu d’entre eux étaient certains de ce qu’il signifiait. Cependant, une fois qu’une définition leur était présentée, 74 % des répondants en âge de travailler se sont dits intéressés par les microtitres de compétences, que ce soit dans le cadre d’un perfectionnement professionnel ou personnel, ou des deux. Une intervenante impliquée dans cette recherche explique qu’« il sera important de normaliser et d’utiliser de plus en plus le terme microtitres de compétences pour susciter l’intérêt et atténuer les préoccupations des Canadiens en âge de travailler pour ce qui est de tirer parti de ces possibilités d’apprentissage, particulièrement chez ceux qui manifestent déjà de l’intérêt ».

Pour en savoir plus :

4. Vrai ou faux? Microcertification et badge réfèrent au même concept, ils sont synonymes.

RÉPONSE

FAUX

Ces concepts sont souvent confondus. Les badges ne sont en fait que des emblèmes de compétences acquises. Comme l’explique le référentiel sur les microtitres de compétences d’eCampusOntario :

« La principale différence réside dans le fait que le titre de compétences est « intégrable » ou non, ce qui signifie qu’il peut figurer sur un relevé de notes traditionnel d’un collège ou d’une université. Pour élaborer :

  • Les microtitres de compétences sont liés à un ensemble de normes ou de compétences formellement approuvées ou acceptées.
  • Les microtitres de compétences sont enseignés de manière formelle par un professeur ou un mentor qui a la responsabilité de s’assurer que l’étudiant apprend et répond aux attentes pour l’attribution du microtitre de compétences.
  • Les microtitres de compétences peuvent être cumulables pour obtenir un titre de compétences reconnu par d’autres établissements.

Les badges, quant à eux, peuvent concerner n’importe quel domaine et être attribués par n’importe qui. La valeur réside dans l’apprentissage de la compétence ou de la connaissance particulière (Contact Nord, 2020). En bref, le microtitre de compétences est le programme d’études et le badge est une représentation de la réussite de son apprentissage. »

Tout microtitre de compétences doit par ailleurs être reconnu par une forme de certificat d’achèvement ou de réussite d’un établissement ou de badge numérique qui précise les résultats d’apprentissage obtenus ou les compétences acquises.

Pour en savoir plus :

5. Sélectionnez le bon terme pour compléter les affirmations concernant l’évaluation propre aux microtitres de compétences (microcertifications).
Termes : professionnelles, écosystème, clés, authentique, communautaires, fiables
A) Elle est un des éléments ________ du concept de microtitre de compétences. Elle donne l’assurance que son détenteur a bien démontré qu’il a acquis les compétences visées et qu’il est prêt à les mettre en application sur le marché du travail.
B) Elle permet aussi de distinguer les microtitres de compétences des autres réalisations véhiculées par des badges qui n’ont pas nécessairement été évaluées ou évaluées selon des normes ________.
C) Dans le système postsecondaire canadien, on penche pour que l’évaluation d’un microtitre de compétences soit « ________ », ce qui signifie notamment que cette évaluation doit donner aux apprenants l’occasion de démontrer leurs compétences dans le contexte de situations ________.
D) Dans une perspective plus large, l’évaluation est au cœur du développement d’un « ________ » de microtitres de compétences; un concept qui semble tout indiqué puisque le développement des microtitres de compétences repose sur l’étroite collaboration des institutions d’enseignement accréditées avec des employeurs ou des secteurs de l’industrie, des apprenants et parfois des partenaires ________.

RÉPONSE

Les affirmations correctes complètes sont les suivantes :

A) Elle est un des éléments clés du concept de microtitre de compétences. Elle donne l’assurance que son détenteur a bien démontré qu’il a acquis les compétences visées et qu’il est prêt à les mettre en application sur le marché du travail.

B) Elle permet aussi de distinguer les microtitres de compétences des autres réalisations véhiculées par des badges qui n’ont pas nécessairement été évaluées ou évaluées selon des normes fiables.

C) Dans le système postsecondaire canadien, on penche pour que l’évaluation d’un microtitre de compétences soit « authentique», ce qui signifie notamment que cette évaluation doit donner aux apprenants l’occasion de démontrer leurs compétences dans le contexte de situations professionnelles.

D) Dans une perspective plus large, l’évaluation est au cœur du développement d’un « écosystème » de microtitres de compétences; un concept qui semble tout indiqué puisque le développement des microtitres de compétences repose sur l’étroite collaboration des institutions d’enseignement accréditées avec des employeurs ou des secteurs de l’industrie, des apprenants et parfois des partenaires communautaires.

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Catherine Meilleur

Auteure:
Catherine Meilleur

Stratège en communication et Rédactrice en chef @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative

Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.