Avec les progrès technologiques des dernières années, le secteur de l’apprentissage en ligne évolue à vitesse grand V. L’une des principales techniques permettant à une organisation de rester pertinente et de dépasser les attentes des clients consiste à suivre de près les derniers développements dans son domaine. Maintenir une longueur d’avance sur la concurrence est plus facile à dire qu’à faire… Cependant, garder à l’esprit les tendances actuelles et futures en fait certainement partie intégrante. Examinons-en quelques-unes!

Le microapprentissage ne se limite pas à des leçons de courte durée; il consiste aussi à aller plus loin et à diviser l’apprentissage en petits morceaux afin de réduire la charge cognitive de l’utilisateur. Souvent, les « médias push » — un même contenu que l’on envoie par un message groupé — sont utilisés pour fournir des informations à l’apprenant sans qu’aucune action soit attendue de sa part en retour; il peut s’agir par exemple de notifications, de fenêtres surgissantes ou de rappels par courriel. Dans ce cas, la sélection du contenu et le choix du moment de l’envoi sont importants, car seules les informations les plus importantes sont communiquées. Les notifications push sont intégrées dans la routine quotidienne de l’apprenant, ce qui en fait une excellente option pour l’apprentissage d’une nouvelle tâche, par exemple pour lui rappeler qu’il doit tirer parti d’une nouvelle fonctionnalité du logiciel qu’il utilise ou encore soumettre ses feuilles de présence dans le temps accordé afin d’être payé. En raison de l’influence de la populaire plateforme TikTok, nous devrions voir plus souvent à l’avenir de courtes vidéos aux couleurs accrocheuses intégrant de la musique et d’autres éléments attrayants.

La deuxième tendance est l’apprentissage centré sur les données. Elle vise à résoudre les problèmes de l’enseignement en ligne en examinant les données, qui sont le plus souvent collectées par les environnements numériques d’apprentissage (ENA) — couramment appelés LMS de l’anglais Learning Management System. Des études ont montré que l’apprentissage en ligne pouvait présenter de nombreux problèmes, tels que de faibles taux d’achèvement, des problèmes de rétention et un manque d’accessibilité. Une solution pourrait résider dans les cours en cohortes, où les apprenants suivent un cours ensemble, en mettant l’accent sur le comment plutôt que sur le pourquoi. Par exemple, une formation dans laquelle une équipe doit travailler de concert pour accomplir une tâche urgente.

D’autres utilisent les données relatives à l’apprentissage et aux performances pour personnaliser les cours en fonction des forces et des faiblesses des apprenants, déterminées par des tests préalables. Les prétests et les post-tests visant à déterminer si les écarts de performance ont été comblés peuvent constituer une autre utilisation des données recueillies par le système de gestion de l’apprentissage. Les itérations futures du cours peuvent également être améliorées sur la base de ces informations.

Cela nous amène à la troisième tendance, l’apprentissage personnalisé, qui donne en partie le contrôle de l’apprentissage à l’utilisateur. Cette approche peut inclure le choix du contenu de l’apprentissage, le moment pour suivre le cours, mais aussi du type d’outils utilisés de manière à répondre aux différentes préférences d’apprentissage. Elle peut être développée selon une approche centrée sur l’apprenant, afin de maintenir son engagement, en s’appuyant sur ses connaissances, son expérience et ses intérêts; ce qui peut être déterminé par des tests préalables. Elle peut aussi être liée à l’apprentissage centré sur les données. Les données recueillies peuvent également être utilisées pour proposer des parcours flexibles pour l’apprentissage d’une nouvelle compétence; les utilisateurs qui maîtrisent déjà une partie du parcours n’ont pas besoin de la répéter. Les systèmes d’apprentissage personnalisés sont susceptibles d’encourager une réflexion fréquente sur le contenu et la mise en place d’objectifs, ce qui peut renforcer l’appropriation des apprentissages par les utilisateurs.

Il est de plus en plus fréquent que certains éléments de réalité virtuelle (VR), de réalité augmentée (AR) et de l’intelligence artificielle (IA) soient intégrés dans l’apprentissage en ligne. C’est ce que nous appelons la technologie immersive, et c’est notre quatrième tendance. L’utilisation accrue de ces technologies dans le futur permettra à un plus grand nombre d’utilisateurs d’apprendre ou de se former n’importe où et avec des enseignants et des apprenants de partout dans le monde. Cela sera particulièrement utile dans les cas où l’accès à un environnement réaliste, mais sans risque, sera un atout pour l’apprentissage : formation en chirurgie, manipulation de matériaux ou de machines dangereux, procédures d’urgence, etc.

L ‘IA peut également être utilisée pour générer un retour d’information, comme c’est le cas des robots conversationnels et du contenu personnalisé dont nous venons de parler. L’ampleur de cette évolution dépendra en grande partie du coût et de l’adoption de la technologie. À l’heure actuelle, le manque de contenu détaillé et certains obstacles financiers rendent difficile son adoption à plus grande échelle.

La cinquième tendance peut être combinée avec la technologie immersive : la ludification! Cette approche est très appréciée des apprenants parce qu’elle utilise des éléments qui la rendent plus attrayante que le texte ou l’audio : la narration, l’utilisation de personnages, les défis et les retours qui ajoutent à l’expérience et l’enrichissent sans distraire. Il peut s’agir, par exemple, d’un personnage qui sourit lorsque l’utilisateur fait le bon choix et qui fronce les sourcils dans le cas contraire. La ludification ne doit être utilisée que lorsqu’elle sert l’apprentissage! En offrant aux apprenants différents niveaux de difficulté, il est plus probable que ceux-ci trouvent quelque chose qui les intéresse. Kahoot, Gametize et EdApp comptent parmi les plateformes utilisées à des fins de ludification.

Il est également question d’utiliser le Metaverse (un environnement virtuel) comme un espace combinant l’apprentissage personnalisé, la ludification et l’apprentissage immersif parce qu’il fonctionne en parallèle avec la réalité. Cependant, il peut glisser facilement vers le territoire des jeux sérieux, soit d’une formation qui revête entièrement l’aspect d’un jeu. Si vous ne connaissez pas le Metaverse, je vous suggère d’y jeter un coup d’œil, car il existe un segment de professionnels de l’apprentissage et du développement qui se fait le champion de son utilisation.

Vous êtes probablement déjà familiers avec les environnements numériques d’apprentissage (ENA ou LMS); cependant, la sixième tendance pourrait être nouvelle pour vous : la plateforme d’expérience d’apprentissage, couramment désignée par son acronyme anglais LXP. Une LXP est une plateforme d’apprentissage par les pairs pilotée par l’IA et générée par un logiciel qui s’attaque aux faiblesses des environnements numériques d’apprentissage. Elle se concentre sur l’apprentissage moins formel, facilite la création et le partage de contenu par les utilisateurs — une tendance qui n’est pas abordée dans cet article —, encourage la discussion entre utilisateurs, permet d’intégrer de la ludification, de l’apprentissage personnalisé en recommandant du contenu aux utilisateurs (y compris des sites tiers), des robots conversationnels ainsi que de l’étiquetage de contenu qui permet aux utilisateurs trouvent facilement ce qui les intéresse. Encore une fois, cela permet à l’utilisateur de contrôler davantage son apprentissage, ce qui en est l’objectif principal.

La dernière tendance à garder à l’esprit est la conception pour la neurodiversité. La neurodiversité fait référence aux façons différentes (non typiques) qu’ont certains cerveaux de fonctionner. Cela inclut l’autisme, le TDAH, la dyslexie, le syndrome de stress post-traumatique, les troubles de la coordination du développement, etc. Les personnes neurodiverses peuvent avoir besoin de plus de temps pour apprendre les choses selon le format utilisé.

Il est de plus en plus fréquent que les personnes ignorent qu’elles sont neurodiverses avant d’avoir atteint l’âge adulte, de sorte que de garder ces personnes à l’esprit lorsque nous développons des formations en ligne peut s’avérer plus profitable que nous ne le pensons. Voici quelques conseils simples à cet effet : éviter les gros blocs de texte, utiliser des instructions claires, réduire le nombre d’animations et d’éléments clignotants, minimiser les bruits de fond et procéder à une pré-évaluation pour offrir un contenu d’apprentissage personnalisé. Une autre suggestion serait d’utiliser des icônes ou des images pour permettre aux utilisateurs de revenir au bon endroit s’ils lisent beaucoup.

Le monde évolue rapidement et nous devons suivre la vague pour offrir le meilleur service possible à tous les apprenants. Les tendances en matière d’apprentissage en ligne décrites ci-dessus font notamment ressortir le fait que l’apprentissage passe de l’enseignement aux apprenants à l’aide à l’autoformation. Il est à espérer que ces tendances seront intégrées dans l’apprentissage d’une manière qui profitera réellement aux utilisateurs et qui fera de l’apprentissage tout au long de la vie une option attrayante!

Jennifer McCance

Auteure:
Jennifer McCance

Conceptrice d’expériences d’apprentissage @ KnowledgeOne
Moitié du duo McCan-Do, apprenante à vie,
psychologue amatrice, fanatique des tutoriels.