« Veux-tu que je t’enseigne le moyen d’arriver à la connaissance? Ce qu’on sait, savoir qu’on le sait; ce qu’on ne sait pas, savoir qu’on ne le sait pas : c’est savoir véritablement. » Quelque 500 ans avant notre ère, Confucius avait saisi l’importance capitale de la métacognition pour tout cheminement d’apprentissage. Qu’est-ce que la métacognition? Qu’entend-on par « compétences métacognitives »? Pourquoi est-ce important de développer ses compétences métacognitives? On y répond!

Qu’est-ce que la métacognition?

En se basant sur son étymologie, on peut déduire que la métacognition est la faculté d’aller « au-delà de » (méta) l’« acte d’apprendre » (cognition). Pour être plus précis, c’est d’être capable de prendre conscience de ses propres processus cognitifs et d’agir sur eux. Par processus cognitif, on fait référence à l’ensemble de nos processus mentaux — l’attention, le raisonnement, la mémorisation, la conceptualisation, etc. — qui nous permettent de recueillir des informations sur notre environnement et de les interpréter pour régler notre comportement. Tout comme la cognition, la métacognition n’implique cependant pas que nos facultés mentales, mais aussi notre motivation et nos émotions (voir L’importance des émotions dans l’apprentissage).

On mobilise nos facultés métacognitives dès qu’on tente d’apprendre quelque chose de nouveau qui va au-delà du simple automatisme; autrement dit, dans toute tâche qui exige une planification ou un retour sur soi. La métacognition peut porter sur des tâches abstraites comme concrètes, dites « manuelles ». Pour illustrer ce dernier cas, on peut penser à l’assemblage d’un meuble en kit, une tâche qui exige qu’on réactive nos connaissances et compétences en montage de meubles et qu’on la planifie, dans une certaine mesure, pour pouvoir la mener à bien (atteindre un but).

Qu’entend-on par « compétences métacognitives »?

Il n’existe pas de liste formelle et exhaustive des compétences métacognitives. Dans les études qui ont porté sur le sujet, on tend toutefois à retrouver les compétences suivantes :

Savoir…

  • Comprendre
  • Mémoriser
  • Résoudre un problème
  • Identifier ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas
  • Gérer son temps : évaluer le temps requis pour réaliser une tâche, jauger du temps que l’on peut accorder à l’étude dans son horaire
  • S’autoréguler : contrôler sa performance et ajuster ses stratégies d’apprentissage en conséquence
  • Prendre des notes : repérer les informations importantes, les hiérarchiser et les mettre en forme
  • Demander de l’aide lorsque nécessaire
  • Tirer parti d’un échec
  • Transférer ses stratégies lorsque celles-ci portent fruit

Pourquoi est-ce important de développer ses compétences métacognitives?

Développer ses compétences métacognitives est l’une des meilleures façons d’améliorer la qualité de ses apprentissages de même que son autonomie comme apprenant. Ce sont ces compétences qui nous permettent d’identifier nos erreurs comme nos réussites ainsi que de comprendre leur origine. En somme, elles sont indispensables pour nous permettre de nous améliorer et d’atteindre nos objectifs d’apprentissage.

L’importance de ces aptitudes métacognitives est telle que parmi ses recommandations pour une éducation adaptée au 21e siècle l’OCDE préconise que l’on donne une place centrale à leur développement chez les jeunes apprenants ainsi qu’à leur évaluation dans l’évaluation globale des apprentissages chez ces derniers. S’il est souhaitable de commencer tôt dans la vie à cultiver ces aptitudes, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. L’apprenant adulte, avec sa maturité, son expérience et son besoin marqué d’autonomie, est même en excellente posture pour faire éclore leur plein potentiel (voir L’adulte : un apprenant distinct). Pour des conseils détaillés à cet effet, consultez notre article Développez vos compétences métacognitives.

Catherine Meilleur

Auteure:
Catherine Meilleur

Rédactrice de contenu créatif @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative.

Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.