Alors que nous entamons l’année 2024, c’est le moment idéal pour dresser la liste de nos résolutions (personnelles ou destinées à l’entreprise) et examiner les nouvelles tendances en matière d’éducation qui sont sur le point d’influencer nos approches vis-à-vis de l’apprentissage et de l’enseignement, voire de les révolutionner. Dans l’ensemble, ces tendances reflètent non seulement l’évolution du paysage de l’éducation, mais prédisent également une transition vers des expériences de plus en plus inclusives, adaptables et centrées sur l’apprenant. Parmi celles-ci, l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) et de la réalité virtuelle (VR) s’affiche au premier plan, annonçant une évolution plus marquée vers des modèles d’apprentissage personnalisés et « tout au long de la vie ». Joignez-vous à nous pour explorer ces transformations passionnantes et leur potentiel à redéfinir l’éducation en 2024 et au-delà.

Expériences de réalité étendue (XR)

Le recours à la réalité étendue pour concevoir des expériences d’apprentissage immersives est susceptible de gagner du terrain cette année. De telles expériences ont le potentiel de rendre l’apprentissage plus attrayant et mémorable en créant des environnements d’apprentissage personnalisés et en donnant à l’apprenant l’occasion d’acquérir des connaissances et de développer des compétences par la pratique. Pour en savoir plus sur la façon dont nous envisageons une éducation qui intègre ces technologies : Atteindre ses objectifs d’apprentissage en XR

Les annonces faites l’année dernière par Apple et Meta, ainsi que les progrès réalisés par de nombreux autres acteurs de la technologie XR (Microsoft, Unity, etc.), contribuent à faire passer cette technologie d’un statut de niche à celui de courant dominant. Si, au niveau du marché, la plupart des entreprises ont engrangé des revenus décevants, les investissements soutenus dans ce domaine sont le signe que ces acteurs continuent de parier sur la XR comme technologie d’avenir.

Les prix des casques ont continué à baisser au cours des dernières années et, bien qu’ils soient plus abordables, le principal élément qui freine leur envol est sans doute l’application révolutionnaire qui séduira les consommateurs ordinaires.

Alors que les casques XR deviennent plus abordables, les établissements d’enseignement sont plus susceptibles d’adopter cette technologie dans leurs salles de classe. Ce qui pourrait conduire à une adoption plus large d’outils d’apprentissage et de programmes d’études basés sur la technologie XR, et ainsi améliorer les méthodes pédagogiques et les résultats d’apprentissage dans diverses matières. Un accès plus large encouragerait aussi les créateurs de contenus et les développeurs de logiciels d’apprentissage à innover et à créer davantage de contenus XR adaptés à l’éducation; ce qui pourrait stimuler le développement d’une plus grande variété d’expériences XR éducatives, adaptées à différents sujets et besoins d’apprentissage. Pour voir quelques exemples de la façon dont nous avons intégré les expériences XR dans l’éducation :

Apprentissage en ligne

La demande pour l’apprentissage en ligne ne cesse de croître. La pandémie de COVID-19 s’est avéré un catalyseur majeur dans la normalisation et l’amélioration de l’attrait pour ce mode d’apprentissage. Même après la pandémie, de nombreux établissements d’enseignement et apprenants ont continué à apprécier les avantages de l’apprentissage en ligne, ce qui a accentué la transformation des pratiques d’enseignement. De plus, les partenariats entre les plateformes d’apprentissage en ligne et les établissements d’enseignement traditionnels se sont multipliés, ce qui a permis d’élargir l’éventail des cours et des programmes d’études disponibles. Notons que l’expérience de l’apprentissage en ligne devient de plus en plus immersive, offrant des simulations et des environnements qui imitent habilement les scénarios du monde réel.

Par ailleurs, le marché de l’apprentissage en ligne se distingue par la diversité de ses segments, notamment l’enseignement supérieur, l’apprentissage des langues et l’apprentissage occasionnel ainsi que l’enseignement complémentaire au primaire et au secondaire et les cours de recyclage et d’obtention de certifications en ligne. Cette variété de segmentation permet de répondre aux exigences et aux intérêts diversifiés des apprenants issus de sphères professionnelles et de milieux académiques différents.

Microcertifications

La tendance à l’apprentissage en continu s’accentue, avec les microcertifications qui permettant aux individus d’acquérir des compétences spécifiques sans avoir à s’investir dans des parcours de formation d’une durée habituelle.

Les établissements d’enseignement adoptent les microcertifications en réponse à l’évolution des besoins des employeurs et des préférences des apprenants. Ces titres sont considérés comme un moyen de procurer aux travailleurs et futurs travailleurs des compétences utiles à l’emploi sur un marché du travail qui évolue rapidement. Les microcertifications industrielles notamment gagnent du terrain, alors qu’elles se concentrent sur des domaines en plein essor tels que la cybersécurité, la gestion de projets, le marketing numérique et la visualisation de données.

Bien qu’il soit nécessaire que leur cadre légal et réglementaire soit mieux défini, les microcertifications devraient voir leur présence s’affirmer dans l’offre de formation de nombreuses institutions et entreprises. Pour mieux comprendre cette tendance, nous vous invitons à lire nos articles :

Les compétences non techniques ont la cote

En termes de tendances de contenu pour 2024, l’accent est de plus en plus mis sur les compétences non techniques comme la pensée critique, l’adaptabilité et la reconnaissance des émotions. Alors que l’automatisation et l’intelligence artificielle prennent en charge davantage de tâches routinières, la main-d’œuvre humaine est de plus en plus appréciée pour ses compétences qui la distinguent encore de la machine — quoique l’IA progresse de façon surprenante. Il s’agit notamment de la reconnaissance des émotions, de la créativité, de la résolution de problèmes et des compétences interpersonnelles.

En outre, une plus grande sensibilisation à la santé mentale et au bien-être des employés sur le lieu de travail a conduit à mettre l’accent sur des compétences telles que l’empathie, la résilience et la gestion du stress.

Équité, diversité et inclusion

Ces dernières années, la prise de conscience de la nécessité de réviser et d’améliorer les stratégies en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) s’est accentuée, notamment en réponse à divers changements sociétaux et politiques. Les établissements d’enseignement s’attachent désormais davantage à intégrer de manière innovante les principes d’EDI dans leur programme d’études et dans la vie du campus. Dans une perspective plus large de politique d’enseignement, les aspects d’équité et d’inclusion sont désormais considérés comme fondamentaux pour favoriser des sociétés durables, unifiées et accueillantes pour la diversité. Ces changements politiques sont façonnés par des phénomènes mondiaux tels que les transformations démographiques, les migrations, l’escalade des inégalités et les progrès technologiques. Ces évolutions nécessitent une évaluation approfondie de l’impact de la diversité dans les cadres d’enseignement et du rôle significatif que ces systèmes jouent dans la formation des sociétés de demain.

Expériences alimentées par l’IA

Il n’est pas nécessaire d’avoir une boule de cristal pour prédire que les outils d’IA avancée feront de plus en plus partie de nos expériences d’apprentissage. Qu’il s’agisse d’adapter le contenu des cours au rythme de chaque apprenant, de recourir à l’analyse prédictive pour identifier et soutenir les étudiants à risque ou encore de nous délester de tâches administratives, cette technologie promet de remodeler l’éducation à un rythme jamais vu auparavant. Alors que l’IA s’annonce comme le principal transformateur du paysage éducatif, il est souhaitable de s’attarder plus en détail sur ses impacts potentiels.

Avancées législatives dans l’UE

En décembre 2023, le Parlement européen et le Conseil sont parvenus à un accord politique sur la loi de l’Union européenne relative à l’intelligence artificielle. Cette loi révolutionnaire de l’Union européenne portant sur l’IA est destinée à établir un cadre juridique solide pour réglementer les systèmes d’IA à l’intérieur de ses frontières. Une fois son texte complet finalisé, la loi deviendra applicable deux ans après son entrée en vigueur. Il s’agit d’une initiative importante de l’Union européenne pour trouver un équilibre entre la promotion du progrès technologique et la sauvegarde des droits individuels et des valeurs sociétales.

Implications pour les entreprises :

  1. Conformité réglementaire et coûts : La loi sur l’IA classe les applications d’IA en fonction des niveaux de risque, ce qui pourrait entraîner une augmentation des coûts de mise en conformité et des complexités administratives, en particulier pour les PME et les entreprises en démarrage. En particulier, les secteurs à haut risque tels que la santé et la finance seront confrontés à des mesures strictes comme la transparence et la surveillance humaine (rendre la technologie responsable de ses actions), la sauvegarde de la vie privée et des droits, mais aussi la limitation éventuelle de certaines utilisations de l’IA.
  2. Impact mondial : La portée extraterritoriale de la loi signifie que tout système d’IA pouvant avoir une incidence en UE, quel que soit le lieu où se trouve le fournisseur ou l’utilisateur, doit être conforme. Cette portée mondiale pourrait influencer de manière significative les entreprises opérant à l’échelle internationale avec le marché de l’UE.
  3. Sanctions en cas de non-respect de la loi : Le non-respect de la loi peut entraîner des amendes substantielles, pouvant aller jusqu’à 30 millions d’euros ou 6 % du chiffre d’affaires global de l’entreprise, afin de garantir le strict respect des lignes directrices de la loi.
  4. Gestion des risques liés à l’IA : Les entreprises seront tenues d’élaborer des stratégies de gestion des risques liés à l’IA, y compris des évaluations détaillées de l’impact des algorithmes et des mesures spécialisées de cybersécurité de l’IA.

Impacts sur le secteur de l’éducation :

  1. L’IA à haut risque dans l’éducation : Les systèmes d’IA utilisés pour prendre des décisions clés dans le domaine de l’éducation, comme les admissions ou les évaluations d’étudiants, sont désignés comme étant à haut risque, ce qui nécessite une surveillance rigoureuse.
  2. Utilisation éthique de l’IA : La loi met l’accent sur les pratiques éthiques en matière d’IA dans l’éducation, afin de prévenir les utilisations discriminatoires et de garantir que les outils d’IA contribuent de manière positive aux processus éducatifs.
  3. Promouvoir la maîtrise de l’IA : L’initiative préconise l’amélioration des connaissances en matière d’IA dans divers secteurs, y compris l’éducation, en proposant des programmes de formation qui visent à garantir une utilisation et un fonctionnement responsables de l’IA.
  4. Moderniser les approches éducatives : Malgré les défis posés par la réglementation, la loi reconnaît les avantages potentiels de l’IA pour révolutionner et améliorer la qualité de l’éducation, en soutenant les systèmes d’IA qui visent à améliorer les méthodes d’enseignement tout en empêchant les pratiques discriminatoires.

À tout établissement d’enseignement, la loi rappelle dans son troisième point présenté ci-dessus la nécessité d’intégrer les connaissances et les compétences en matière d’IA dans l’ensemble des programmes d’études. Cela va bien au-delà des domaines de l’ingénierie et de l’informatique, et s’étend aux arts, aux sciences humaines, aux sciences sociales, etc. Ce faisant, les institutions peuvent doter les étudiants des outils essentiels pour utiliser et exploiter l’IA de manière responsable dans leurs domaines respectifs et dans leurs projets.

Avancées législatives au Canada

Au Canada, la réglementation de l’intelligence artificielle (IA) progresse avec l’introduction de la Loi sur l’intelligence artificielle et les données (LIAD). Une fois adoptée, cette loi établira le premier cadre officiel du Canada pour l’utilisation et le développement des technologies de l’IA. Entre-temps, en septembre 2023, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie a annoncé la mise en œuvre du Code de conduite volontaire visant un développement et une gestion responsables des systèmes d’IA générative avancés.

Il est important de noter que l’impact de la LIAD sur le secteur de l’éducation ne deviendra plus clair qu’une fois que la législation sera pleinement mise en œuvre et que les réglementations correspondantes seront définies. Cependant, nous pouvons déduire les impacts potentiels suivants en nous basant sur les principes généraux et les exigences énoncés dans la loi :

  1. Renforcement des considérations éthiques : L’accent mis sur les systèmes d’IA non discriminatoires et sûrs dans le cadre de la LIAD pourrait conduire à une approche plus éthique de l’utilisation de l’IA dans les technologies éducatives. Cela pourrait impliquer une évaluation plus rigoureuse des outils d’IA utilisés dans les établissements d’enseignement, en particulier ceux qui pourraient avoir une incidence sur l’évaluation des étudiants, les admissions ou les résultats d’apprentissage.
  2. Confidentialité et protection des données : Compte tenu de l’importance accordée à la gestion des données anonymes et de l’impact des systèmes d’IA sur les individus, la protection de la confidentialité des données des étudiants fera probablement l’objet d’une attention accrue. Les établissements d’enseignement qui utilisent l’IA devront veiller à ce que les données des étudiants soient traitées conformément aux lignes directrices de la LIAD.
  3. Recherche et développement : Les établissements d’enseignement canadiens impliqués dans la recherche sur l’IA pourraient devoir aligner leurs pratiques de recherche sur les exigences de la LIAD, en particulier dans les domaines liés à l’évaluation et à l’atténuation des risques ainsi qu’à l’utilisation éthique de l’IA.
  4. Contenu éducatif et programmes d’études : Il pourrait être nécessaire d’inclure la culture et l’éthique de l’IA dans les programmes d’enseignement, afin de préparer les étudiants à interagir de manière responsable avec les systèmes d’IA et à comprendre les implications de cette technologie dans divers domaines.
  5. Collaborations et partenariats : La loi pourrait influencer la manière dont les établissements d’enseignement collaborent avec les entreprises technologiques et d’autres organisations pour développer et déployer des systèmes d’IA en veillant au respect du nouveau cadre réglementaire.

Progrès de l’IA et implications pour l’éducation

L’IA a le potentiel de transformer de nombreux aspects de l’éducation, en la rendant plus personnalisée, plus efficace et plus accessible. Toutefois, il est également essentiel de relever les défis liés à ces technologies, notamment en termes d’éthique et de protection de la vie privée, et de garantir un accès équitable à ces outils avancés. Voici un aperçu de l’influence de ces développements de l’IA sur l’éducation :

  1. Améliorations du traitement du langage naturel (TLN) : Les innovations en matière de traitement du langage naturel, en particulier avec des modèles tels que GPT-3 et GPT-4, ont transformé les interactions de l’IA avec le langage humain. Cela a conduit au développement de tuteurs et d’assistants d’IA plus avancés qui aident à l’apprentissage des langues, répondent aux questions des étudiants et les assistent dans leurs tâches de rédaction et de recherche.
  2. Expériences d’apprentissage personnalisées : L’IA est devenue plus efficace pour personnaliser l’éducation en analysant les données des étudiants. Ces systèmes adaptent le matériel d’apprentissage aux besoins, au rythme et aux préférences d’apprentissage de chaque étudiant, ce qui permet d’identifier les points sur lesquels ils peuvent bénéficier d’un soutien supplémentaire et d’adapter les programmes d’études en conséquence.
  3. Automatisation de la notation et du retour d’information : L’IA a mis au point des systèmes efficaces de notation des devoirs et des examens, en particulier pour les questions objectives.
  4. Création de contenus d’apprentissage attrayants : L’IA joue un rôle de plus en plus important dans la création de contenus d’apprentissage diversifiés, tels que des modules interactifs et des manuels scolaires personnalisables. Elle est également utilisée pour créer des expériences de laboratoire virtuel et améliorer l’accessibilité et l’engagement des ressources d’apprentissage.
  5. Apprentissage immersif avec la VR/AR : La combinaison de l’IA et des technologies de réalité virtuelle et augmentée offre la possibilité de créer des expériences d’apprentissage plus immersives. Ces outils permettent l’exploration interactive de concepts complexes, rendant l’apprentissage plus attrayant.
  6. Rationalisation des processus administratifs : L’IA est de plus en plus utilisée dans les tâches administratives au sein des établissements d’enseignement, telles que la programmation, les admissions et la gestion des ressources. Cela permet de réduire la charge de travail du personnel, qui peut ainsi se concentrer davantage sur les activités académiques.

Découvrez l’un de nos exemples de création d’un assistant d’IA destiné à des fins académiques :

Dans l’ensemble, les tendances présentées dans cet article nous indiquent que l’année 2024 s’annonce dynamique et fortement axée sur l’intégration de la technologie, la personnalisation, le soutien aux enseignants et les modèles éducatifs innovants. Suivez-nous sur notre page LinkedIn, et discutons de ces tendances plus en détail!

Auteur:
Doru Lupeanu

Directeur du marketing @KnowledgeOne. | Stratège. Scénariste. Transylvanien. Fan avide d’animes.