On s’intéresse de plus en plus à l’importance de l’autonomie dans l’apprentissage, y compris chez les adultes. Ce sujet semble plus pertinent que jamais, vu la place que prend désormais la formation en ligne, qui peut exiger des apprenants un surcroît d’autonomie par rapport aux cours en présentiel. Savez-vous en quoi consiste l’autoformation? Pouvez-vous faire la distinction entre des concepts tels que la métacognition, l’apprentissage autorégulé et le sentiment d’efficacité personnel? Connaissez-vous l’importance de tels concepts dans le développement de l’autonomie et la réussite des apprenants? Sauriez-vous dire si les neurosciences ont pu faire des découvertes significatives en ce sens dans les dernières années? Testez vos connaissances en répondant aux cinq questions suivantes.

1. Vrai ou faux? Cultiver son savoir en solitaire dans ses temps libres ou s’adonner à une recherche d’information sur le Web correspond tout à fait à ce que l’on désigne par le terme « autoformation ».

RÉPONSE

FAUX

Se cultiver en solitaire dans ses temps libres, ce n’est pas forcément de l’autoformation, pas plus que de s’adonner à une recherche d’information sur le Web… Par ailleurs, l’autoformation n’est pas un concept englobant qui désignerait toute forme d’apprentissage novatrice autre que le traditionnel cours magistral.

L’autoformation se distingue par ailleurs de l’individualisation en éducation, de l’apprentissage par l’expérience (ou expérientiel) et de l’apprentissage à distance, qui sont les trois approches avec lesquelles on la confond le plus souvent.

Pour savoir en quoi consiste au juste l’autoformation :

2. Quel concept met spécifiquement de l’avant l’idée que de disposer d’un bagage de connaissances et de stratégies d’apprentissage ne suffit pas pour apprendre; qu’il faut aussi pouvoir mobiliser ces ressources de façon active et durable à l’aide de leviers motivationnels?

A) le concept d’apprentissage par l’expérience

B) le concept de métacognition

C) le concept d’apprentissage autorégulé

D) le concept du sentiment d’efficacité personnelle

RÉPONSE

C.

L’apprentissage autorégulé est l’un des concepts les plus intéressants et englobants sur l’autonomie dans l’apprentissage, y compris chez les adultes. Il qui intègre de façon dynamique les aspects fondamentaux de l’acte d’apprendre que sont la cognition, la motivation, la métacognition et la volition. Afin de vous aider à mieux saisir ce concept porteur, voici quelques éléments tirés entre autres de la revue de littérature faite sur le sujet par le professeur Laurent Cosnefroy.

Formé du grec « autos » (soi-même) et du latin « regula » (règle, loi), le terme « autorégulation » désigne la capacité d’un système à se réguler lui-même, sans intervention extérieure, advenant une perturbation interne ou externe. Il peut s’employer pour parler d’un organisme, d’un processus, d’un système ou encore d’une machine. Plusieurs chercheurs se sont penchés sur l’autorégulation dans l’apprentissage et de cet intérêt, différentes définitions ont émergé. Dans sa revue de littérature « L’apprentissage autorégulé : perspectives en formation d’adultes », Laurent Cosnefroy privilégie la définition de l’apprentissage autorégulé de Shunk (1994), qui le décrit comme « un ensemble de processus par lesquels les sujets activent et maintiennent des cognitions, des affects et des conduites systématiquement orientés vers l’atteinte d’un but ». Cette définition présente donc l’apprenant comme un sujet autonome qui participe activement sur les plans motivationnel et métacognitif à son apprentissage en déployant des efforts pour atteindre le ou les buts fixés. Elle suppose qu’il ne suffit pas de déclencher l’action de se mettre au travail pour parvenir à s’y maintenir et atteindre ses buts.

Pour en savoir plus :

3. Laquelle ou lesquelles des définitions suivantes de la métacognition est (sont) juste(s)?

A) La métacognition se réfère aux connaissances du sujet sur ses propres processus et produits cognitifs. Elle renvoie aussi au contrôle actif, à la régulation et à l’orchestration de ces processus.

B) La métacognition est un domaine qui regroupe : les connaissances introspectives et conscientes qu’un individu particulier a de ses propres états et processus cognitifs; les capacités que cet individu a de délibérément contrôler et planifier ses propres processus cognitifs en vue de la réalisation d’un but ou d’un objectif déterminé.

C) La métacognition est un processus mental dont l’objet est soit une activité cognitive, soit un ensemble d’activités cognitives que le sujet vient d’effectuer ou est en train d’effectuer, soit un produit mental de ces activités cognitives. Elle peut aboutir à un jugement (habituellement non exprimé) sur la qualité des activités mentales en question ou de leur produit et éventuellement à une décision de modifier l’activité cognitive, son produit ou même la situation qui l’a suscitée.

D) La métacognition correspond au regard qu’une personne porte sur sa démarche mentale dans un but d’action afin de planifier, évaluer, ajuster et vérifier son processus d’apprentissage. 

RÉPONSE

TOUTES CES RÉPONSES

La A est de Flavell (1976); la B, de Gombert (1990); la C, de Noël (1997); et la D, de Deaudelin et Lafortune (2001).

La métacognition en vrac

  • Cette faculté nous permet d’identifier nos erreurs, nos réussites et de comprendre leur origine.
  • Elle se développe dès l’enfance, mais on peut l’améliorer tout au long de notre vie.
  • On la mobilise dès qu’on tente d’apprendre quelque chose de nouveau qui va au-delà du simple automatisme; autrement dit, dans toute tâche qui requiert une planification ou un retour sur soi.
  • Elle peut porter sur des tâches abstraites comme concrètes (dites « manuelles »). Dans ce dernier cas, pour faire image, on donne souvent l’exemple de l’assemblage d’un meuble en kit, une tâche qui exige qu’on réactive nos connaissances et compétences en montage de meubles et qu’on la planifie, dans une certaine mesure, pour pouvoir la mener à bien (atteindre un but).
  • On l’associe parfois à l’idée d’« apprendre à apprendre », mais il est plus juste de la résumer par un ensemble de « cognitions sur nos cognitions » ou par la « connaissance de nos propres processus cognitifs ».
  • En développant nos compétences métacognitives, on peut espérer améliorer la qualité de nos apprentissages de même que notre autonomie comme apprenant, deux atouts de taille pour réussir en autoformation et en apprentissage en ligne.

 Pour en savoir plus :

4. Selon l’éminent psychologue canadien Albert Bandura, pionnier du courant sociocognitiviste, quel est le vecteur le plus puissant de toutes nos capacités autoréflexives qui gouvernent nos comportements?

A) le sens de l’autocritique

B) la réflexion profonde

C) le sentiment d’efficacité personnelle

D) l’estime de soi

RÉPONSE

C.

Le sentiment d’efficacité personnelle est tiré de la théorie de l’auto-efficacité d’Albert Bandura d’après laquelle les individus développent et régulent des croyances (ou convictions) quant à leurs capacités à faire en sorte que des actes ou des événements se produisent. Aussi appelé auto-efficacité ou encore confiance contextuelle ou situationnelle, le sentiment d’efficacité personnelle correspond « aux jugements que les personnes font à propos de leur capacité à organiser et réaliser des ensembles d’actions requises pour atteindre des types de performances attendus » (Bandura, 1986). Selon Bandura, de toutes nos capacités autoréflexives qui gouvernent nos comportements, nos émotions et nos motivations, le sentiment d’efficacité personnelle est le vecteur le plus puissant. Et ce sentiment n’est rien de moins pour le père du sociocognitivisme que le fondement de notre motivation, de nos réalisations et de notre bien-être.

De nombreuses études ont validé le postulat central de la théorie de l’auto-efficacité, que son auteur résume comme suit : « Si les gens ne croient pas qu’ils peuvent obtenir les résultats qu’ils désirent grâce à leurs actes, ils ont bien peu de raisons d’agir ou de persévérer face aux difficultés » (Bandura, 1997). Le sentiment d’efficacité personnelle concerne toujours des jugements personnels spécifiques à une catégorie précise de tâches ou d’opérations, par exemple le fait d’être bon en dessin; il serait donc inadéquat de généraliser en sentiment d’efficacité artistique un sentiment d’efficacité en dessin.

Pour en savoir plus :

5. Vrai ou faux? Plusieurs découvertes récentes, dont certaines rendues possibles par les neurosciences, peuvent grandement aider les apprenants dans leur quête d’autonomie et de réussite.

RÉPONSE

VRAI

Le simple fait que l’on sache désormais que le cerveau possède cette extraordinaire capacité d’évoluer et de s’adapter à tout âge, une caractéristique appelée plasticité cérébrale (ou neuronale) ou neuroplasticité, est un facteur qui devrait motiver tout apprenant. Ayant comme moteur l’activité cognitive (ou l’apprentissage), la plasticité cérébrale se traduit par le fait que des connexions neuronales se créent ou se renforcent, s’affaiblissent ou s’éliminent, ce qui modifie à la fois l’architecture et le fonctionnement du cerveau.

De nombreuses autres connaissances sont susceptibles d’aider les apprenants dans leur quête d’autonomie et de réussite.

Pour en découvrir quelques-unes :

Catherine Meilleur

Auteure:
Catherine Meilleur

Stratège en communication et Rédactrice en chef @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative

Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.